vendredi 14 mars 2008

Au coeur du spectacle électoral, une Femme crie au secours!

En même temps que se déroule un scrutin, à la fois national et local, quoi qu'on en dise, c'est à dire où l'on parle des problèmes quotidiens des gens, problèmes qui sont la matière noble de la politique, une femme qui souffre atrocement demande à mourir dignement.
Ici aussi il y a politique, et l'honneur de la démocratie est de se saisir de cet appel, de ce cri humain, digne et courageux.
Je ne voudrais pas ici parler pour des professionnels (les soignants) qui sont en contact direct, tous les jours, avec l'humanité souffrante, je ne souhaite pas parler, non plus , à la place des élus qui ont la légitimité de l'onction démocratique. Je veux tout simplement parler en tant que citoyen, essayer de tenir un propos humaniste qui me semble devoir être celui d'un héritier du siècle des Lumières. Cette parole ne prétend pas être admirable, ni consensuelle, elle a pour seule ambition d'être sincère et authentique.
1) On parle souvent de "suicide assisté" et je dois dire que, pour choquante que paraisse cette expression, c'est pourtant bien celle qui est la plus appropriée. En effet, pour réfléchir sereinement, il convient, me semble t - il, de circonscrire toute dimension de culpabilité au strict cadre de la conscience personnelle, c'est - à - dire à l'intime de l'individu, domaine propre et proprement incommunicable, donc non susceptible de jugement. Si l'Homme est libre, ce que je tiens pour vrai, il possède donc en propre le droit de disposer de son propre corps. Le suicide n'est donc pas un crime. Et même si cette phrase est lourde de sens, peut - être même provoquante aux yeux de certains, je crois qu'il s'agit de la liberté ultime que détient tout individu dans des situations extrêmes. Rappelons nous le geste de Claude Pierre - Brossolette qui se donna la mort plutôt que de parler à la Gestapo.
Il ne s'agit pas pour autant de faire l'apologie du suicide qui est souvent la conséquence d'une souffrance incommensurable ou d'une situation extrême, mais il convient une bonne fois pour toute d'affirmer que notre corps nous appartient et qu'on est libre d'en disposer.
2) Cette libre disposition de son corps doit être reconnue à toute personne qui, en pleine conscience, décide de mettre fin à ses jours, car pour terrible que soit cette décision, elle appartient à la personne elle même. S'il est probablement loisible de l'aider à sortir d'une dépression qui dans une phase aigue risque de lui faire perdre un certain discernement, il est en revanche proprement honteux, alors qu'elle n'a pas les moyens matériels de se donner la mort, de lui refuser l'ultime liberté qui la constitue en tant que personne.
3) Les mots de Mme Christine Boutin, ce matin, sont indignes d'un ministre de la République. Ils devraient être sanctionnés par une démission immédiate. En la matière, il n'y a ni compassion à avoir, ni indulgence, il s'agit de valeurs, celles qui fondent notre conception de l'Homme depuis la renaissance et le XVIII ème siècle.
4) Enfin, le sujet de l'euthanasie - je préfère encore une fois l'expression "suicide assisté" - est l'objet d'une lutte d'influence entre réseaux de médecins qui ont choisis, apparemment, soit une position radicale, l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité), soit de mettre en oeuvre la fameuse loi Leonetti, le réseau de soins palliatifs. Malheureusement, l'antique tendance à préférer se distinguer plutôt que discuter, conduit à de fausses oppositions. A titre personnel, je pense que les deux points de vue sont susceptibles de cohabiter et les deux attitudes peuvent trouver un terrain de cohérence, pour peu que le bon sens l'emporte sur l'imperium des egos. Pour peu aussi que les soignants acceptent aussi, mais il s'agit là d'un "gap" énorme, qu'aider à mourir, dans certaines situations, est à proprement parler prendre soin de "l'humaine condition".

1 commentaire:

L'Extra-Terrestre a dit…

Voilà une position qui me paraît bien E.T. Félicitations ! Les E.T. déduisent de la libre disposition de son corps le droit au suicide et par conséquent au risque 100% léthal, donc à fortiori au risque léthal des drogues, puisqu'il est inférieur à 100%. Vous êtes opposés à la prévention administrée d'un risque léthal moindre au prix d'une contrainte sur la liberté individuelle de prendre des risques.

Parlez en à un candidat à la Présidence. Il s'agit de problèmes de société que le candidat s'engage à soumettre par référendum. Le candidat n'en propose que la problématique qui conduit à la formulation de questions référendaires. On ne vote pas pour le candidat qui fournit la meilleure réponse mais à celui qui propose la meilleure question. Beaucoup plus démocratique que le système actuel, on y élit un Socrate proposant une maïeutique au peuple. Cette maïeutique invalide rigoureusement la problématique des problèmes de société en les constituant eux mêmes en problèmes politiques.

La politique antitabac est un problème politique sociétal essentiel traité par dessus la jambe, alors qu'il est au centre des conversations populaires, beaucoup plus que les tentatives du Modem de revenir au centre des conversations des extrêmes. Le droit de disposer de notre corps s'oppose à la prétention de la médecine d'en disposer.

C'est un droit à la maladie oublié des droits constitutionnels, tout comme la laïcité est un droit au péché. La santé est le salut au moyen-âge caducéen dans lequel pour pénétrez à grands pas. Celui où le prêtre est en blouse blanche est bien pire que celui des soutanes, l'Inquisition cléricale ne disposant pas de toute la technologie scientifique pour asseoir son pouvoir. Le moyen-âge caducéen vit dans un obscurantisme intégral fondé sur le devoir de santé niant le droit à la maladie. La revendication éco-végétarienne du droit à la santé collabore avec la revendication politique du devoir de santé. Il y eut un bon Hitler, végétarien et non fumeur, menant la lutte contre le cancer, qui fut un modèle d'homme et un guide futuriste de l'humanité, sauf quand au racisme, hélas. Notre futur est un nazisme philosémite. Du moins selon les futurologues E.T.

Le droit de disposer de son corps est un droit très ancien, dont seuls les esclaves furent privés, et que les pires tyrans ne parviennent à retirer aux hommes libres qu'avec de grandes difficultés. Le droit du Caducée d'imposer la santé est un droit d'une tyrannie insurpassable qui est exercé par anthropos hippocratos, ou homo genialis, au détriment d'anthropus vulgarus, ou homo sapiens. La première espèce réduit la seconde en esclavage en prélude à son élimination au cours de l'évolution. L'existence du devoir de santé est une exigence de la Sélection Naturelle elle-même, divinité barbare des homo genialis, dont le Caducée constitue la prêtrise. Cette divinité barbare est la déesse des sacrifices humains, de l'inférieur par le supérieur, au cours de l'évolution vers des êtres de QI génocidaire croissant. Du devoir de santé découle l'appropriation du corps du rebelle à la santé comme déchet génétique à rendre esclave des sains. Les cafés sans fumeurs auront à attirer les sains en ressemblant à des dispensaires. La tyrannie caducéenne impose des dispensaires à tous les coins de rue et la disparition des cafés tabacs. Où est le droit au suicide dans tout celà ? La médecine darwinienne ne voit de thérapie que dans le génocide, non dans le suicide. Le droit au suicide est, pour une espèce, anti-évolutionniste, donc contre nature. La science ne peut que condamner le droit au suicide comme la revendication démente d'un droit à la folie, car il opère contre la survie de l'espèce. Le diagnostic psychiatrique est l'arme de l'Inquisition caducéenne. La consommation de tabac est une affection psychiatrique officielle de la santé américaine. Les non fumeurs sont la nouvelle race aryenne que protègent les SS

C'est une question de société à trancher par referendum, ne pensez vous pas ? Le droit au suicide et à la maladie doit être reconnu aux hommes libres. Il est urgent de séparer la médecine de l'Etat comme le fut l'Eglise : la séparation de la médecine et de l'Etat est celle d'avec l'Etat républicain de l'Eglise positiviste scientiste d' Auguste Comte. C'est dire qu'il faut séparer des frères siamois. Je vous laisse y réfléchir.